1. Comprendre l’attrait particulier des collines du Perche

Avant d’entamer la marche, il est utile de visualiser l’identité de ces collines. À cheval entre la région Normandie et la région Centre-Val de Loire, le Perche se distingue par des reliefs modestes, généralement autour de 150 à 300 mètres d’altitude. Ce petit « balcon » naturel s’étend sur une partie de l’Eure-et-Loir, de l’Orne et parfois de la Sarthe ou du Loir-et-Cher. Loin d’être écrasantes, les collines du Perche s’apparentent à des ondulations douces, où forêts de chênes côtoient champs cultivés et prairies herbeuses. À l’horizon, se dressent souvent de vieux manoirs, d’anciennes fermes fortifiées et des clochers qui émergent de villages discrets. Selon les chiffres communiqués par le Parc naturel régional du Perche (www.parc-naturel-perche.fr), plus de 200 espèces d’oiseaux se plaisent dans ces milieux variés, tandis que les haies du bocage abritent une flore diversifiée, très représentative de la biodiversité locale.

L’attrait principal pour les amateurs de balades faciles se trouve là : sur des chemins qui oscillent gentiment, offrant assez de vues panoramiques pour égayer l’excursion, mais sans grande difficulté technique. Explorer ces sentiers rend possible une immersion dans la nature tout en ménageant ses efforts, ce qui les rend idéals pour une sortie en famille ou pour retrouver le plaisir simple de marcher dans un cadre bucolique.

2. Le Circuit de la Vallée de la Cloche : une ambiance bucolique

Au sud du Perche, non loin de la commune de Thiron-Gardais (Eure-et-Loir), le Circuit de la Vallée de la Cloche s’étale sur environ 7 km. C’est une boucle accessible, qui serpente entre prairies et petits sous-bois, suivant parfois le fil d’un ruisseau. Le dénivelé y est modéré : on trouve quelques pentes douces, mais rien qui décourage les marcheurs occasionnels. Les plus patients sauront lever les yeux pour guetter les bernaches ou les canards colverts, présents sur de petits étangs à proximité.

Cette randonnée se parcourt en environ deux heures de marche tranquille. Les panneaux indiquent régulièrement la présence de hameaux typiques, dont certains abritent des bâtiments du XVIe siècle, et les chemins sont balisés. La vue sur la nature bocagère est particulièrement séduisante au printemps, quand les haies s’irisent de jeunes feuilles et quand les prairies se parent de fleurs sauvages. Selon les informations officielles partagées par Tourisme 28, ce sentier est aussi pensé comme un parcours d’interprétation, proposant quelques bornes explicatives sur le milieu naturel. Ainsi, tout en profitant du paysage, on peut apprendre à lire le paysage : décrypter la topographie, comprendre l’importance des haies pour la biodiversité et identifier les traces d’anciens moulins à eau.

3. La Boucle du Bois du Perche : une forêt discrète aux multiples visages

Le Perche n’est pas seulement vallonné : il est aussi réputé pour ses massifs boisés, dont certains s’offrent aux randonneurs via des circuits balisés. Le Bois du Perche, situé près de Nogent-le-Rotrou, propose une boucle d'environ 5 km – une excursion parfaite pour se ressourcer au contact des arbres. Avec seulement 100 m de dénivelé positif cumulé, cette balade reste accessible à tous, y compris aux jeunes enfants, pour peu qu’ils aiment la nature. On y croise des châtaigniers, des chênes et parfois de jolis fourrés de houx. À chaque carrefour de forêt, un petit panneau explique la faune présente : renards, chevreuils, écureuils, voire sangliers en lisière.

L’intérêt de ce chemin réside aussi dans ses passages ombragés, bienvenus lors des journées plus chaudes. On peut noter que la forêt du Perche s’inscrit dans la tradition des forêts-gardes, épargnées depuis plusieurs siècles pour la qualité du bois et la préservation de la faune. Cette boucle fournit un aperçu précieux de ce patrimoine sylvicole. Ceux qui ont un œil attentif découvriront parfois des traces de cerfs dans les zones humides. Pour la petite anecdote, la densité de cerfs dans cette région se situait autour de 3 à 5 animaux pour 100 hectares dans les années 2010, selon un comptage de l’Office français de la Biodiversité. Autant dire que la discrétion est de mise pour apercevoir ces animaux farouches.

4. Le Chemin des Moulins : histoire et panorama

D’autres itinéraires contournent l’axe principal, offrant une plongée dans l’histoire locale. Le Chemin des Moulins, qui sillonne le nord de la région du Perche, propose un tracé d’environ 9 km. L’objectif ? Découvrir les moulins à eau qui jalonnaient jadis les rivières et ruisseaux, véritables poumons de l’agriculture locale. Sur ce parcours, de rares vestiges résistent, certains réhabilités en gîtes ruraux ou en maisons d’hôtes. Le terrain est ponctué de petites collines, jamais très hautes, mais assez pour révéler de jolis points de vue sur la vallée.

Aucune difficulté majeure à signaler, sauf peut-être une courte montée avant d’atteindre le site d’un vieux moulin en ruine, toujours photogénique. Les amateurs de patrimoine apprécieront aussi de tomber sur des ponts séculaires en pierre, fragiles témoins d’une économie d’antan très dépendante de l’eau. Selon l’association Perche Patrimoine, plus d’une trentaine de moulins ont fonctionné autour de Mortagne-au-Perche au XIXe siècle. On comprend vite à quel point le réseau hydrographique a façonné le paysage. La plupart de ces mystères industriels sont aujourd’hui en sommeil, mais leurs squelettes enjolivent la balade.

5. Les Collines de La Perrière : un hymne à la douceur rurale

Situées plein cœur de l’Orne, les Collines de La Perrière forment un ensemble charmant où le bocage se détache sur le ciel. Un sentier de 6 à 7 km, souvent nommé « boucle des Collines de La Perrière », offre un aller-retour dans le temps. Passant à proximité d’un petit château privé et de longères discrètes, il dévoile une ambiance campagnarde, ponctuée de haies de troènes et de talus couverts de fougères. Une atmosphère idéale pour se laisser porter à un rythme tranquille.

Le village de La Perrière lui-même est réputé pour ses galeries d’art et son église du XVIe siècle, classée Monument historique, qui surplombe la vallée. La place principale, pavée, est un spot parfait pour une pause gourmande. Un subtil dénivelé guide les marcheurs dans les hauteurs, dévoilant au passage des panoramas qui rappellent à quel point le Perche cultive le goût des terres onduleuses. Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur l’histoire locale, un petit relais d’information touristique donne quelques pistes pour explorer davantage la région. Les photos d’archives montrent des labours à cheval et prouvent que, dans ce coin de Normandie, la relation à la terre demeure un pilier identitaire.

6. La Voie Verte de Condé-sur-Huisne à Alençon : la balade polyvalente

Même si la notion de « collines » s’estompe un peu sur certains tronçons, une Voie Verte relie Condé-sur-Huisne à Alençon sur environ 65 km. Bien sûr, personne n’est obligé(e) de parcourir l’intégralité de ce tracé ; on peut tout à fait choisir un segment facile adapté à son niveau. Cette ancienne voie ferrée réaménagée donne un accès privilégié aux paysages du Perche, tout en offrant un revêtement lissé qui convient aussi bien aux promeneurs qu’aux cyclistes. Les pentes y sont quasi inexistantes, car les concepteurs des lignes de chemin de fer cherchaient à conserver un profil plat.

Pour une balade à la demi-journée, entamer la marche depuis Rémalard-en-Perche vers Bellême (environ 13 km) permet de bénéficier d’un bel aperçu de la diversité des reliefs. On traverse des bocages, on longe de petits cours d’eau, et l’on frôle parfois la forêt domaniale de Bellême. Les villages traversés présentent chacun leur particularité : Rémalard-en-Perche a un passé d’artisanat d’orfèvrerie, Bellême est célèbre pour ses remparts médiévaux. Sur ce tronçon, l’effort reste minimal, car la pente n’excède pas 2 %. Une belle option pour qui souhaite concilier exploration et détente. D’après le site officiel du Conseil départemental de l’Orne, cette Voie Verte séduit de plus en plus de familles, attirées par la sécurité d’un itinéraire sans voitures.

7. Astuces pratiques pour une randonnée facile et sereine

Mieux vaut partir préparé, même pour des chemins sans réelles difficultés. Voici quelques astuces pour rendre l’aventure encore plus agréable :

  • Chaussures adaptées : Opter pour des chaussures de randonnée légères, avec une semelle antidérapante. Les terrains du Perche peuvent être humides, surtout au printemps et en automne.
  • Prévoir de l’eau : Même sur un petit circuit, l’hydratation reste primordiale. Les points d’eau potable ne sont pas toujours disponibles sur le parcours.
  • Se renseigner sur la météo : Les pluies peuvent vite transformer un chemin de terre en un sentier boueux. Garder un œil sur les prévisions aide à mieux planifier sa sortie.
  • Respect de la faune et de la flore : Les collines du Perche abritent une biodiversité fragile. Rester sur les chemins balisés pour éviter tout dérangement, et emporter ses déchets.
  • Pique-nique local : Pour prolonger le plaisir, il existe bon nombre de points de vue et d’aires de repos. Pourquoi ne pas goûter au fromage local (comme le Perche Brie) ou déguster des biscuits artisanaux ?
  • Cartes et applis : Les offices de tourisme distribuent souvent des cartes de randonnée. Pour ceux qui aiment la technologie, des applis comme Visorando ou IGNrando permettent de suivre le tracé GPS et d’enregistrer le parcours.

8. Dernier détour vers d’autres horizons

Les collines du Perche se déclinent en mille visages. Pour approfondir encore davantage l’exploration, on peut se diriger vers les abords des forêts domaniales, comme la Forêt de Bellême, appréciée des mycologues à l’automne pour sa variété de champignons. Ou bien s’aventurer dans les parties un peu plus élevées près de Nogent-le-Rotrou, où une ascension légère dévoile le château Saint-Jean, témoin vivant des anciennes victoires et défaites de la région médiévale.

Les amoureux d’architecture rurale peuvent cibler des endroits comme le manoir de Courboyer, siège de la Maison du Parc, pour y découvrir les techniques de construction à pans de bois. Les férus d’ornithologie, eux, auront intérêt à consulter régulièrement le calendrier du Parc naturel régional du Perche, qui propose des sorties pour observer busards, faucons crécerelles et bien d’autres espèces. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 40 faucons hobereaux nichent chaque année dans les grands arbres du Perche, des rapaces élégants qui survolent parfois discrètement les vergers.

Au fil de ces sentiers faciles, le Perche invite à se perdre dans un silence à peine troublé par le crissement des feuilles sous les pas. C’est un coin de France qui sait marier patrimoine séculaire et nature préservée, un refuge pour ceux qui aiment prendre leur temps et ralentir. Les chemins faciles décrits ici font honneur à cette région discrète, prometteuse de découvertes modestes mais durables. Avec un sac sur l’épaule et l’envie de respirer l’air pur, chacun pourra s’accorder un moment suspendu, hors du tumulte du quotidien.

Pour ceux qui souhaiteraient combiner randonnée et culture, il est possible de glaner des informations supplémentaires via l’office de tourisme local et de planifier la visite d’ateliers d’artisans, voire de fermes pédagogiques. En somme, l’aventure dans les collines du Perche se décline à l’infini, suivant les envies de chacun : marcher, contempler, apprendre et partager un moment convivial dans un écrin naturel préservé. Les différents sentiers proposés, avec leurs dénivelés doux et leurs panoramas envoûtants, sont autant d’invitations à (re)découvrir cette terre de bocage avec le sourire, le souffle léger et le cœur heureux. Bon chemin !